LE SYNDROME DE L'IMPOSTEUR

Je suis un imposteur.

Je ne trouve pas ma place.

Non légitime à cette heure.

Il faut que je m’y fasse.

Raison inconsciente. Raison philosophique.

Toutes les raisons sont bonnes pour expliquer mon succès.

Raison rationnelle. Raison pragmatique.

Il y a toujours une bonne raison pour se cautionner.

3e enfant sur 4. Je ne suis pas l’ainé,

Ni l’enfant du milieu, ni le cadet.

Il n’y a pas de nom

A ma position.

J’ai obtenu ce concours sans doute par chance.

Je ne mérite pas le poste que j’occupe actuellement.

Si j’en suis arrivé là avec toute vraisemblance,

C’est peut-être que les autres ont été moins compétents.

Je m’en veux de ne pas faire plus qu’il n’en faut.

Je culpabilise parfois aussi d’en faire trop.

Je m’efface devant le groupe.

Ma voix douce peine à se faire entendre.

Impression d’être transparent sur ma soucoupe.

Je finis par cesser d’entreprendre.

Changement de poste, de milieu professionnel…

Déménagements en rafale… et rien ne m’appelle.

Jamais mon environnement ne me convient.

Je cherche ce qui cloche mais rien ne me vient….

Instabilité des émotions.

Cette humeur qui fait des va et vient,

Oscillant entre le plus et le moins,

Entre l’enthousiasme et la dépression….

Si j’interroge finalement ma raison

Et non la brutalité de mes émotions,

Je serais plutôt amené

A pondérer mes idées.

J’ai beaucoup travaillé pour en arriver là.

J’ai choisi mes études, ma voie.

J’ai investi du temps

Plus que l’argent.

Peu importe ma position dans la famille,

Ma place est celle que je prends.

Cela ne me fera pas partir en vrille,

Je dois accepter d’être cet enfant.

J’ai obtenu ce concours

Car j’ai été meilleur que d’autres.

Je travaille au mieux toujours,

Dans le temps qui se vautre.

Je n’ai pas à m’imposer face à un groupe.

Je peux très bien m’en sortir seul sans coupe.

Je n’ai pas besoin d’interactions sociales ?

Cela ne fera pas de moi « Una persona non grata ».

Mon monde intérieur est bien plus riche

Que mon enveloppe extérieure en friche.

Mon besoin de diversifier est légitime.

Nous ne sommes pas forcés à l’immobilisme.

Je vis les choses à fond, sans demi-mesure.

C’est mon essence, c’est ma couture.

Ne vous fiez pas à l’apparente bipolarité

Je vous suggère avec une grande timidité

Que dans toute personne, il existe un conflit puissant.

Tout le monde se bat sans cesse avec son géant.

Comme tiraillé entre sa raison

Et ses émotions.

Le verre à moitié vide ou à moitié plein ?

Mes émotions tendent souvent vers le vide

Et ma raison me ramène au plein.

Je suis constamment happé par ce qui me vide.

Comme un filtre émotionnel défaillant ici-bas.

Ils sont en rupture de stock là-haut ?!

Mon mental envahissant a pris le dessus, en moi,

Pour compenser ce manquement si beau !

Coupé de la compréhension de mes émotions.

Je les subis plus que je n’abdique.

J’aimerais inverser la vapeur dans l’action.

J’ai la théorie mais il me manque la pratique.

Je ne comprends les autres autour, tiraillés,

Qu’au travers du prisme de mes histoires passées.

J’ai le syndrome de l’imposteur.

Ce conflit permanent qui ne donne pas

A une existence au vernis du bonheur

Une certaine légitimité et la joie.

Puisqu’au fond, ce n’est pas un beau vernis

Que l’on souhaite pour sa vie.

Ce syndrome est là pour créer du conflit en soi.

Il y a quelque chose qui cloche dans ma vie.

Le coup de pied au cul pour réagir et déclencher le holà.

Rechercher profondément son essence en absurdie.

Tu ne te sens pas à ta place ? Fonce, creuse, fouille, va !

Tu vas finir par trouver qui tu es et ton conflit cessera…